Nous partîmes cinq cents...
Que dire de ce périple
si ce n'est que ce fût intense surtout pour mon royal séant
peu habitué à rester scotché
® ( la
marque est déposé, je suis obligé)
sur la selle de façon
prolongé, je songe d'ailleurs sérieusement à installer un
VOLTAIRE* en lieu et place de cette dernière.
Trêve de plaisanterie,
la tache s'annonce ardue, au programme : l'ETOILE, le PILON
du ROI, le col SAINT- ANNE et le GRAND PUECH!!
Qui dit mieux, oui lecteurs incrédules, c'est la vérité dans
toute sa splendeur, ceci est un exploit à graver dans les
tablettes même si ce n'est pas celles des dix
commandements sur le mont SINAï.
Nous partîmes donc 25 de
CALAS ( petite bourgade célèbre pour ses
pèlerinages vers les sommets alentours) la fleur au
fusil,
le moral au beau fixe tout comme la météo, sans nous douter
que les pertes allaient être terribles, le chemin des dames (
VERDUN ) à côté fait figure d'anecdote.
D'ailleurs, en parlant de
dame, il n'y en avait qu'une et pas n'importe laquelle
puisque c'est la mienne
( je peux bien
parler un peu de moi de temps à autre, je suis le rédac'
chef) pour le meilleur et pour le pire, en
effet, je profite de ma liberté d'expression dans ce petit
journal car à la maison, la dictature, l'esclavage, la
répression, la tyrannie, sont pour moi un plat
quotidien. Ah!, vous ne saviez pas ? Ne vous fiez pas à son
sourire angélique qui cache en vérité une dentition digne
d'un carnassier qui fait passer les piranhas pour des grands
mères édentées.
Ses yeux
( 2 ) bleus acier n'ont
pour seule fonction que de m'épier et me paralyser quand il
m'arrive de penser tout haut ou d'émettre un avis.
Oui, les gars, vous ne pouvez
imaginer ce qu'est ma vie au quotidien, j'écris ses
lignes du placard qu'elle daigne me louer dans ma propre
maison, je dors sur des fils barbelés, je bois de
l'eau saumâtre et quand ô miracle la grâce la frappe, elle
revêt son treillis et ses rangers pour assouvir sa soif de
pouvoir et ses plus bas instincts sur l'objet que je suis
devenu entre ses mains expertes.
OUPS!!
Je crois que je me suis égaré mais posez-vous des questions
car elle monte sur un vélo 2 ou 3 fois dans l'année et 57 km
ne lui font pas peur!!? Magie noire, pacte avec le diable,
ou
produits illicites !!? (
elle est infirmière ) .
Donc disais-je
l'ascension des divers sommets fût tragique en terme de
pertes humaines, en effet, nos camarades tombent les uns
après les autres mais devant l'ampleur de la tache restant à
accomplir pour le reste du groupe et en l'absence de
matériel adéquat ( des pelles ) nous
ne pouvons leur donner une sépulture descente même si à ce
moment précis le profil est plutôt positif .
Au sommet de la grande
étoile, une petite pause s'impose pour admirer le paysage et
prendre des photos du groupe survivant puis nous entamons
enfin une petite descente vers le pilon mais le
col SAINT ANNE va être un véritable calvaire pour beaucoup
d'entre-nous et pour moi même car il commence à faire
faim, mes jambes brûlent et l'estomac crie famine, DAVID est
victime d'une fringale et doit s'alimenter avant de repartir
avec courage tout comme le reste de la troupe.
Le coup au moral
survient quand DANIEL, qui je le rappelle, est notre
indétrônable président
me
dépose littéralement surplace et là, malgré une éducation
titanesque, l'exemple inlassable de la perfection
paternelle, les plus admirables fessées de toute l'histoire
de la puériculture, une formation morale dont la rectitude
pourrait servir de fil à plomb, et tout ça pour en arriver à
quoi ? à ce que je peste contre moi même et mon incapacité à
suivre le rythme imposé par ce forçat de grand chemin qui je
le rappelle est notre indéfectible président.
Je ne mérite même pas le
titre de bouffon du roi et une fois en haut du col je me
suis dit que j'aimerai avoir l'âge de DANIEL ou
JEAN-CLAUDE pour bénéficier à la fois de l'expérience et de
la sagesse qui font leur force, je ne peux que m'armer de
patience et m'exercer afin d'approcher les maîtres.
Nous descendons à
tombeaux ouverts direction le pied du GRAND PUECH pour enfin
s'y restaurer et je dois dire que les vitesses atteintes sur
cette portions par certains d'entre nous frisaient la
correctionnelle.
Enfin nous mangeons, au
menu : " sorbet de langouste à la suprême, filets de vison
majestic, primeurs de Patagonie, salade d'orchidées du japon
gros sel ..." non là, je délire, la vérité a pris la forme
de simples sandwiches et d'une compote de pomme, ce fût bref
mais intense car nous étions à l'ombre et la température pas
des plus clémentes donc nous levons le camp et grimpons
difficilement le GRAND PUECH, dernier sommet de la sortie
ouf!!
Un fois au sommet non
sans mal, les 12 survivants immortalisent l'instant grâce à
CLAUDE notre photographe officiel, la fierté est de mise car
ce fût très éprouvant pour tout le monde mais nous l'avons
fait
, DOMINIQUE à la lumineuse idée de nous offrir du chocolat
que nous mangeons tous avec joie, merci
à toi ô fidèle compagne! (
il faut bien que je fayotte pour donner le
change ).
Pour le retour, JO prend les
commande pour la descente, et là, nous ne sommes pas déçus
du voyage, au programme, single track en sous bois et comme
dirait notre ami ALAIN des drailles de folie ou tout le
monde prend plaisir.
Arrivée en bas, près de
CABRIES nous nous rassemblons pour finir le parcours
ensemble, quand, sous le coup de la fatigue, j'interpelle
CHRISTIAN " poussin " croyant que c'était ma chère et
tendre, il faut dire qu'avec son coupe vent jaune la
ressemblance est frappante avec l'animal précédemment
cité et la méprise est excusable
, par
conséquent, je demande pardon à DOMINIQUE pour éviter les
représailles et toi CHRISTIAN, il faudra que tu vive avec ça
sur la conscience jusqu'à la fin de tes jours .
Voilà, le retour à CALAS
s'est fait en douceur et dans la bonne humeur, nous étions
tous sur les genoux mais heureux de l'avoir fait, une
dernière photo des winners sur le parking avant de regagner
nos pénates forts de cette expérience enrichissante ou il
faut puiser au plus profond de soit même afin de repousser
ses limites.
BRAVO à TOUS
LUDOVIC
*
VOLTAIRE : fauteuil rembourré à bois
apparent, à dossier haut et galbé, apparu vers 1830
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